AMUSE
Une muse, dont le corps est à peine recouvert d’un morceau de tissu, représente un modèle répété à travers l’histoire, une image stéréotypée de la femme idéale. L’image de la muse a servi d’excuse pour valider la position des femmes dans l’arène culturelle (art, photographie et mode) en tant que présence permanente, mais son rôle n’est qu’une parure, un corps passif qui inspire le regard masculin. Le trope de la muse est revisité dans ma collection comme une forme de réappropriation. Le lien établi entre deux parties du corps agit comme une allégorie de l’anatomie féminine, recréant le regard de la société sur le corps des femmes.
La manière dont les femmes ont été dépeintes dans notre société affecte-t-elle la façon dont nous les percevons ? En quoi ces images stéréotypées sont-elles encore pertinentes aujourd’hui ? Que signifie être une muse de nos jours ? Qui sera considéré comme la nouvelle muse ?
Comme l’exprime Audre Lorde dans son essai De l’usage de l’érotisme : l’érotisme comme puissance, trouver la joie en soi et dans sa propre vie est un acte révolutionnaire pour les femmes. « Une autre fonction importante du lien érotique, c’est de souligner ouvertement et sans crainte ma capacité à éprouver de la joie. Tout comme mon corps se tend au son de la musique et lui répond en s’ouvrant, attentif à ses rythmes les plus profonds, chaque niveau de sensation m’ouvre la porte d’une expérience érotique épanouissante, qu’il s’agisse de danser, de construire une bibliothèque, d’écrire un poème ou d’étudier une idée. » Par un jeu de mots avec le terme et la notion de muse, je souhaite exprimer que, en fait, la nouvelle muse est de s’amuser soi-même.
AMUSE explore ce sujet avec une approche intuitive, ses bijoux sculptés en argent et perles révèlent une manière d’amuser le porteur et de taquiner l’observateur.
A muse, whose body is barely covered by a piece of cloth, represents a model repeated throughout history, a stereotypical image of the ideal woman. The image of the muse has been used as an excuse to validate the position of women in the cultural arena (art, photography and fashion) as a permanent presence, but their role is merely that of an ornament, a passive body that inspires the male gaze. The trope of the muse is revisited in my collection as a form of reappropriation. The link established between two body parts acts as an allegory of the female anatomy, recreating society’s view of the female body.
Does the way women have been portrayed in our society affect the way we perceive them? How are these stereotypical images still relevant today? What does it mean to be a muse nowadays? Who will be considered the new muse?
As Audre Lorde explains it in her essay Uses of the Erotic: The Erotic as Power, finding joy in oneself and in one’s life is a revolutionary act for women: “Another important function of the erotic connection is to openly and fearlessly emphasise my capacity to experience joy. Just as my body tenses to the sound of music and responds by opening up, attentive to its deepest rhythms, every level of sensation opens the door to a fulfilling erotic experience, whether it is dancing, building a library, writing a poem or studying an idea”. By a play on words with the term and the notion of muse, I wish to express that in fact the new muse is to amuse oneself.
AMUSE explores this subject with an intuitive approach, its sculpted silver and pearl jewellery revealing a way to amuse the wearer and tease the observer.